Après encore une fois quelques péripéties de passage de frontière (je crois que c'est vraiment monnaie courante), nous voici au Cambodge.
Notre premier stop sera Kratie. Tout d'abord c'est pas très loin du Laos (on devait arriver vers 15h, ce sera 18h, ce qu'on avait prévu) et ensuite, il parait que la campagne est très jolie.
Un coup de chance énorme nous attend ici: le bus nous pose en ville, et on croise un couple qui nous oriente vers leur hotel (on réserve très rarement à l'avance, et là, on ne savait pas où dormir). On fait confiance et on trouve un tuktuk qui nous y emmène. Et là, oh surprise, l'hotel a à peine 15 jours et fait des promotions ... la chambre de luxe de 30 USD à 7 (soit 5 eur)!! Ben on a dit oui!
De ce fait la "visite de la campagne très jolie" a été écourtée au centre ville, temple et apperçu de notre baie vitrée.
On sait, c'est moche, et le Cambodge on ira pas tous les jours ... mais on a quand même bien occupé notre temps ... tada!!
Trève de farniente, on file sur Phnom Penh, la capitale. Notre sentiment est que la ville est dynamique. Ca bouge, y'a des grands magasins, des tuktuk, des marchés ... ça réveille après le Laos!
Notre première visite sera le Wat Phnom, un temple bâti sur une colline de 30 m de haut (quand même) avec un petit parc autour. On s'attendait à y trouver des singes comme dit le guide, mais rien (dommage).
Ensuite, on y a visité le musée du Cambodge (ou des beaux arts au choix), qui expose des tas de statues dâtant du VIè au Xème siècle, et pour beaucoup venant des temples d'Angkor. C'est assez fou, parce que dans ce musée il y a des œuvres de valeurs inestimables, mais pas du tout mises en valeur. On se demandait même depuis combien de temps la poussière n'avait pas été faite dessus... C'est pas le Louvre, lol.
Par contre, interdiction de faire des photos des œuvres, ça sera donc photo de l’extérieur...
Puis, évidemment l'incontournable palais royal. Vraiment beau, entretenu, classe ... royal quoi!
Apès nos moto-trip au Laos, on n'a pas pu résister à l'envie de louer un scooter. Quelques sites sont à voir hors de la ville et les tuktuk sont assez chers. Alors on s'est lancé. C'est une expérience en soit, à vivre, pas forcément d'ailleurs. Lionel s'est bien amusé, Guillemette a cru mourir quelques fois.... Enfin, on est vivant c'est l'essentiel.
Bref, on est allé tout d'abord visiter l'ancien camps d'extermination de Choeung Ek. Eh oui, j'ai bien écris "camps d'extermination". Les Khmères rouges ont, durant leur "règne", de 1975 a 1979, exterminé plus de 3 millions de personnes (soit 1/4 de la population) à travers tout le Cambodge, en partie via ces camps. Ce fut un génocide. Parce qu'ils étaient instruits, portaient des lunettes (enfants compris), avaient les cheveux longs ou simplement savaient utiliser un stylo. Le régime était une dictature communiste régie par Pol Pot. En 48h, Phnom Penh a été totalement vidée de ses habitants (soit 2 millions de personnes), et ces derniers furent envoyé dans les campagnes "travailler" pour l'état. Beaucoup sont mort sur le chemin, beaucoup se sont littéralement tués à la tâche (labeur exténuant) et beaucoup sont morts dans les camps, après être passés plus ou moins longtemps par les différentes prisons d'état.
La visite est très bien faite, à l'aide d'un audio guide. A la chute des Khmères rouges, la plupart des bâtiments ont été détruits parles paysans pour réutiliser les matériaux de construction. Mais les fosses n'ont évidement pas été touchées, et les ossements ont été mis à jours en majorité. Malheureusement, il y a tellement de personnes enterrées ici, que le temps remonte encore quotidiennement des os et des vêtements de victimes (environ 20 000 personnes jetées dans 129 fosses!!!)!
C'est terrible, et le silence s'impose sur le site. Ca donne honte de ce dont l'Homme est capable.
Sur les photos, une fosse, avec ses bracelets du souvenir, et quelques un des cranes des victimes ayant pris place dans le mémorial du site.
Nous continuons notre visite avec la prison de Tuol Sleng, appelée aussi S21. En centre ville, elle a été installée dans un lycée. Ici sont passé plus de 40 000 victimes, emprisonnées et torturées, des hommes, femmes et enfants, et décédées à la prison ou envoyées au camps d'extermination. Seuls 7 en sont sortis vivants.
On peut encore y voir les lits de torture, les salles de classe dans lesquelles ont été bâties à la va-vite des cellules, et surtout, beaucoup, beaucoup, beaucoup de photos de victimes. Là encore, le silence s'impose.
Après avoir visité ces endroits, on peut lire, en fin de visite que les Khmère rouges n'ont été jugés qu'en 2009 (à 2011), et que seuls quelques uns des dirigeants seront condamnés à la prison pour crime de guerre, crime contre l'humanité, génocide et autres horreurs. On voit aussi que les anciens bourreaux ne sont pas jugés, et qu'ils vivent tranquillement dans les campagnes, à côté de leurs anciennes victimes. Ca fout juste les boulles. Quand on croise des cambodgiens d'une 50aine d'années, on se demande quel rôle il a joué ... victime ou bourreau? Et même si les bourreaux ont aussi souffert, si ce n'est pas si simple, on a peine à croire qu'on puisse tuer ainsi impunément...
Pour un peu plus de légèreté, continuons notre visite de la ville, le Wat Ounalom, un très joli temple qui se situe sur les berges du Tonlé sap.
On s'est aussi pas mal baladé à pied, alors en voici quelques clichés... Les rives du Tonlé Sap, le marché de nuit, du chili, une vendeuse de fruit-shakes (avec son petit générateur portable pour le blender), la poste centrale, en vrac.
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