Pérou - Arequipa, Canyon de Colca et Puno

Nous venons de quitter Cuzco, et on repart pour un trajet de nuit, 8 heures de bus. Heureusement que les bus péruviens sont confortables !!

On arrive à Arequipa au petit matin, la ville est coloniale, on a quitté le style inca et on retrouve le style espagnol. La ville est jolie mais c’est un peu étrange parce que tout le monde nous met en garde sur la sécurité, autant le taxi que notre hôtel. C’est la première fois que cela nous arrive au Pérou. On fera donc attention et par chance il ne nous arrivera rien.

Ici il fait bon, on est « redescendu » à quelques 2500 mètres d’altitude, on ressort les sandales et shorts, ce n’est pas désagréable non plus.

On commence notre visite de la ville par le marché. Ca faisait longtemps qu’on n’en n’avait pas fait d’authentiques ! On passe le rayon patates (4000 sortes seraient cultivées au Pérou quand même !), maïs violet, forcément, le rayon jus (avec jus de grenouille fraiches pour soigner les problèmes pulmonaires ; nous ça va, on n’a pas de problème de ce côté-là), et le rayon sorcellerie avec fœtus de lama séchés (enterrés sous les maisons pour la chance), tatou séché, pierres et herbes différentes. On adore et il parait que les mieux sont en Bolivie … on en reparle dans quelques posts !

A Arequipa on fera deux grosses visites aussi intéressantes que différentes. On commence avec le musée de la momie Juanita. Juanita c’était une jeune princesse inca de 14 ans, sacrifiée dans la montagne et retrouvée quelques 600 ans plus tard. Elle est venue de Cuzco à pied avec des prêtres, soit 3 mois de marches et 600 kilomètres pour monter au sommet d’une montagne sacrée à plus de 6000 mètres d’altitude ! Du fait des conditions climatiques elle a été « congelée » dans sa tombe et parfaitement conservée. En 1990 un volcan est entré en éruption entraînant la chute du glacier qui la protégeait et sa chute par la même occasion. Elle a dégringolé d’environ 1000 mètres et s’est retrouvée 15 jours après sa sortie de glace sur la route de randonneurs. Ainsi elle n’est restée qu’un très court temps au soleil, elle n’est donc absolument pas abimée. Incroyable !! Bref, ils ont retrouvé ses vêtements, des poupées devant la protéger, des figurines de lamas en or et cuivre, ses chaussures … le tout en parfait état ! Incroyable de voir des vêtements de 600 ans en parfait état !  Un musée super intéressant même si on se dit quand même que cette jeune fille serait plus à sa place dans sa tombe dans la montagne plutôt qu’exposée au regard des touristes…

Note : photos interdites donc photos trouvées sur internet

L’autre visite est celle du monastère de Santa Catalina où vécurent durant quatre siècles 170 nonnes et 400 esclaves (ou servantes), à l’abri de tout regard extérieur. Une véritable ville dans la ville, et bien sûr superbe ! On passe donc deux grosses heures à arpenter les différents quartiers aux murs de couleurs vives, les différents cloîtres, les différentes cellules des nonnes (de vrais studios avec cuisine et wc intégrés !!), les bains, les jardins … C’est vraiment très beau !

Voilà on a passé quelques jours sur cette très jolie ville, mais on ne s’attardera pas. On aimerait fêter Noël au fond du canyon de Colca et ça approche à grands pas, alors on file vers là bas, à 5 heures de route d’Arequipa.

On arrive à Cabanaconde (après une crevaison du bus !), un petit village d’où partent les randonnées pour le fond du canyon. C’est mignon, y’a pas grand-chose à y faire, on se renseigne pour partir dès le lendemain par nos propres moyens. 3 jours de balade dans le second  canyon le plus profond au monde au programme !!

Mais avant de descendre il y a une chose qu’on veut absolument voir : le vol des condors. Ils ne passent qu’à certaines heures de la journée avec les courants d’airs thermiques (ils s’en servent pour planer) et ça tombe bien, ils sont au point de vue prévu à cet effet tôt le matin ! Parfait, on va aller les voir avant de partir pour la randonnée.

On se lève donc tôt pour prendre le premier bus qui est archi bondé (on est le 24 décembre) et on arrive au point de vue avant eux. On ne les attendra pas longtemps et on a la chance comme premier cadeau de Noel d’avoir une dizaine de condors qui volent juste au dessus de nos têtes !!! Superbe ! C’est vraiment immense cet oiseau !

Il est 10 heures, on a profité des condors, on est gonflé d’énergie pour attaquer le canyon. Ca descend à pic, étrange impression vertigineuse. 3 heures de marche, ça rappelle à Guillemette la descente du treck des Anapurna au Népal … sauf que là, il va falloir remonter !!! Le soleil tape déjà fort à cette heure ci et malgré le fait qu’on ait marché « que » 3 heures, on est bien content d’arriver. Nous attend en bas un village-touristes, une oasis de verdure dans ce paysage hyper sec … des hôtels avec piscines !! Bon, faut relativiser, y’a la piscine, OK, mais pas l’électricité … faut faire des choix ! Pas mal de gens font le canyon sur 2-3 jours par agence, on sera donc avec deux groupes, une vingtaine de personnes au total. On trouve deux couples de français qui voyagent comme nous, bien sympas, ce sera quand même une soirée originale, à la bougie, même si on oublie l’esprit famille et bon repas. (Et plus les groupes c’est toujours un peu ch… !)

Le lendemain on se lève tôt pour aller visiter les villages qui se trouvent sur l’autre versant du canyon. Il est 7 heures du matin et le soleil tape déjà !!! On fait environ une grosse heure et demi de montée pour arriver au premier, Malata. C’est un village dont les maisons sont faites en briques de terre (en adobe), encore endormi, qui donne une étrange impression de ville fantôme. Mais surtout de ce village on voit la montée qui nous attend demain sur l’autre versant, et on n’a pas du tout mais pas du tout envie de la faire !! Surtout sous le soleil de plomb de … 7 heures du matin. Dans quoi on s’est engagé ?

Bref, on marche un peu plus jusqu’au village suivant, il est 9 heures, les gens se réveillent doucement. On souhaite un « Joyeux Noël » (on est le 25) aux gens qu’on croise, on nous répond chaleureusement, c’est extra ! Et puis là, devant nous, surgit notre deuxième cadeau de Noël … un combi qui nous demande « Cabanaconde ? » … mais c’est notre village, ça ? Il n’y a pas de transport ici normalement … on hésite 2 secondes … la remontée demain ou le combi de suite …  Le combi de suite !!! Merci Père Noël de nous avoir entendus !!! Le monsieur ouvrait la ligne le jour même ! On a été ses premiers clients, quelle chance !! Nous voici donc de retour un jour plus tôt que prévu, mais pas fatigués.

On se dirige ensuite vers le lac Titicaca, 3800 mètres d’altitude, plus haut lac navigable au monde, dans la ville de Puno plus exactement, notre dernière étape Péruvienne.

De Cabanaconde nous attend une grosse journée de bus avec des paysages superbes. On arrive en fin de soirée dans une ville très étrange, aux murs de briques, sans couleur, en gros c’est hyper moche et pas accueillant, comme une impression que les maisons ne sont pas finies. Pas de déception, on est là pour le lac, pas pour cette ville.

Avant de s’attaquer au  lac, on part visiter Sillustani, un ancien cimetière qui a servi à plusieurs cultures allant de 200 avant JC à 1500 après JC, chacune avec son style de tombe. La visite était hyper intéressante et la paysage juste sublime ! C’est également un lieu chargé d’histoire, ce serait par exemple  le berceau de la culture Inca.

Et puis on est allé passer 2 jours sur les différentes îles du lac, bien sûr ! Ce sont des familles des villages visités qui s’occupent du tour, on passe donc par elles car on voudrait dormir chez l’une d’elles pour une nuit.

On part assez tôt le matin avec un bateau qui va pas très vite, voire pas vite du tout ! Un moteur de voiture monté sur une barque qui de surcroit à besoin d’oxygène, inutile de préciser qu’à 3800 mètres d’altitude ben l’oxygène y’en a pas beaucoup … vitesse moyenne de course inférieure à 10 km/h.

Notre premier stop se fera aux îles Uros, des îles artificielles. Ce sont une centaine de plateformes faites d’environ 3 mètres de roseaux sur lesquelles vivent environ 2500 personnes. C’est hyper touristique, on n’a pas vraiment aimé (enfants sales qui font la manche en chantant des chansons, tour  « obligatoire » de bateau traditionnel, vente de souvenirs à gogo … et touristes qui gavent les enfants de bonbons et pièces !!!). Bref, passons.

On part ensuite sur l’île d’Amantani, à 3 heures de navigation, une île naturelle où vivent environ 10 communautés faites d’au total  5000 habitants. On fait connaissance avec la famille chez qui on va dormir, un couple d’environ 60 ans, adorable qui vit dans une maisonnette toute simple mais toute nickel. On est avec 3 autres touristes, des jeunes de nos âges anglais et une colombienne. Après avoir déjeuné et papoté un peu, on part visiter l’île. Lionel rencontre des enfants pour faire un foot pendant une petite heure (fatiguant à 4000 m !). Puis on part visiter les deux temples qui surplombent l’île : Pachamama et Pachatata ; respectivement temple de la terre-mère et temple du père-terre,  pour profiter du coucher de soleil. On grimpe un peu difficilement (bah oui, on est à 4000 mètres d’altitude, dur dur de respirer) mais on est bien récompensé par la vue. On profite ainsi un peu de la vue jusqu’à ce que le vent glacé de l’altiplano nous force à redescendre. Et là, dans la nuit noire pas facile de retrouver son chemin, parce que l’électricité ici, ben y’a pas ! Heureusement, un gentil papi nous a ramené chez nous.

On a passé un excellent moment sur cette île et avec la famille, on en repart avec plein de jolis souvenirs.

Et puis le dernier jour de notre visite du lac, on se rend sur l’île de Taquile. Elle ressemble beaucoup à Amantani, mêmes paysages, mais est beaucoup plus grande. Encore de très beaux points de vue avant de rentrer sur Puno.

Voilà, le lac était notre dernière étape Péruvienne. On a passé 1 mois et demi dans ce pays aux paysages hyper variés et aux gens tous plus gentils les uns que les autres. Encore un pays qu’on a adoré et qu’on vous recommande très vivement de visiter !!

On se retrouve en Bolivie pour 2015 !